[00:00.000] 作曲 : Felhur/Andro[00:15.445]Rappelez-vous l'objet que nous vîmes, mon âme[00:17.347]Ce beau matin d'été si doux[00:19.104]Au détour d'un sentie une charogne infâme[00:21.231]Sur un lit semé de cailloux[00:22.990]Les jambes en l'air, comme une femme lubrique[00:24.931]Brûlante et suant les poisons[00:26.933]Ouvrait d'une façon nonchalante et cynique[00:28.620]Son ventre plein d'exhalaisons[00:30.548]Le soleil rayonnait sur cette pourriture[00:32.598]Comme afin de la cuire à point[00:34.461]Et de rendre au centuple, à la grande Nature[00:36.416]Tout ce qu'ensemble elle avait joint[00:38.313]Et le ciel regardait la carcasse superbe[00:40.156]Comme une fleur s'épanouir[00:42.095]La puanteur était si forte, que sur l'herbe[00:46.026]Vous crûtes vous évanouir[01:01.042]Les mouches bourdonnaient sur ce ventre putride[01:02.998]D'où sortaient de noirs bataillons[01:04.339]De larves qui coulaient comme un épais liquide[01:06.667]Le long de ces vivants haillons[01:08.389]Tout cela descendait, montait comme une vague[01:10.646]Où s'élançait en pétillant[01:12.250]On eût dit que le corps, enflé d'un souffle vague[01:14.321]Vivait en se multipliant[01:16.283]Et ce monde rendait une étrange musique[01:17.984]Comme l'eau courante et le vent[01:19.710]Ou le grain qu'un vanneur d'un mouvement rythmique[01:21.931]Agite et tournant dans son van[01:23.581]Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve[01:25.934]Une ébauche lente à venir[01:27.650]Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève[01:29.408]Seulement par le souvenir[01:31.378]Derrière les rochers, une chienne inquiète[01:33.630]Nous regardait d'un œil fâché[01:34.827]Épiant le moment, de reprendre au squelette[01:37.325]Le morceau qu'elle avait lâché[01:38.598]Et pourtant vous serez[01:40.291]Semblable à cette ordure[01:41.196]A cette horrible infection[01:42.749]Étoile de mes yeux, Soleil de ma nature[01:44.818]Vous, mon ange de la passion[01:46.444]Oui, telle vous serez, ô la reine des grâces[01:48.697]Après les derniers sacrements[01:50.545]Quand vous irez sous l'herbe, et les floraisons grasses[01:52.594]Moisir parmi les ossements[01:54.292]Alors, ô ma beauté, dites à la vermine[01:56.215]Qui vous mangera de baisers[01:58.052]Que j'ai gardé la forme, et l'essence divine[02:00.458]De mes amours décomposés